Elle est tombée dans la marmite du conte il y a dix sept années, lorsqu’elle a créé, à la demande du maire, la bibliothèque municipale d’un petit village de l’Aveyron , dont elle a été responsable durant 8 ans. Cette passion s’est exprimée par un frisson… un frisson d’aise lorsqu’elle contait, une douce chaleur le long de son échine. Peu à peu, les amis se sont mis à la faire venir, puis les structures, et un jour cela a été plus qu’évident. Elle a alors sauté le pas, de la bénévole motivée à la professionnelle passionnée. Amatrice, elle l’est toujours puisqu’elle « aime » ce métier. Ses formations au conte avec des conteurs « éclairés » tels que Marine Deval, Élisa de Maury, Sylvie Delom, Jérôme Aubineau, Teresa Canet, Kamel Guénoun ou Michel Indenoch, sont à son image, très éclectiques. Son but ? Ouvrir en grand ses horizons pour rencontrer sa propre Parole. Les mots sont plus forts qu’elle, elle ne pourra jamais s’en passer. Ses racines bretonnes le confirment, puisque, de loin en loin, dans sa famille, un conteur et écrivain s’est distingué. Mais … chuttttt, ne dévoilons pas tous ses secrets. « Le conte est comme une noix, dont la signification est le cerneau. Il faut ébrécher la noix et l’ouvrir tout doucement, sans en casser le centre, afin de découvrir le « trésor caché », se plaît-elle à dire et répéter. C’est la richesse et la préciosité de cette sagesse qui lui plaît. Lorsqu’Evatika conte, un rythme très personnel en ressort : entre posée sereine et dynamique adolescente, entre douceur de la parole et vivacité des chants ou des rythmes. Elle aime laisser en l’air un mot, afin que le public le pose lui-même. C’est ce qu’elle préfère dans les contes : l’interaction avec ce public, sans lequel rien ne serait, et rien n’aurait lieu d’être. Elle aime tout autant puiser dans le répertoire traditionnel, que créer, souvent à la suite de demandes qui lui parlent, à une idée, une image. Elle s’est formée au Baratha Natyam (Danse traditionnelle de l’Inde) et au TaKe Tina – pour découvrir son potentiel musical et rythmique – ainsi qu’au modelage – « Pour ressentir les matières, au plus profond, laisser les images se créer dans son imagination, et retrouver ces sensations lorsque je conte » – et à la voix chantée, car aucune contée ne sort d’elle, sans au moins une chanson.